Le GRANITE (ou granit), au lieu d'être formé comme le marbre d'une seule substance, résulte de l'agrégation intime de trois substances différentes.
Différentes substances composent le granite.
- On nomme "feldspath" celle qui s'y trouve en plus grande proportion : elle est si dure qu'il est impossible de la rayer avec un instrument d'acier. Il y a un détail qui peut donner une idée de sa dureté : c'est elle qui forme ce vernis solide et brillant dont on recouvre les porcelaines.
- La seconde substance est le quartz. C'est la pierre à feu : chacun sait combien elle est dure et résistante.
- La troisième est moins dure, et se divise par lames, mais elle ne forme pour ainsi dire, dans le granite, que de petits points épars de couleur sombre ; on lui donne le nom de mica.
Aussi, en regardant attentivement du granite, s'aperçoit-on bientôt qu'il est composé de petits cristaux confusément groupés et de trois espèces différentes. On dirait à première vue de gros grains de gravier agglutinés les uns avec les autres.
Il y a plusieurs variétés de granite.
Le plus beau est la granite rouge d'Egypte, dont est fait l'obélisque de Louqsor. Il y a dans les Vosges une qualité analogue, dont on s'est servi pour la décoration du Panthéon.
Les granites les plus ordinaires sont gris : on en trouve dans une multitude d'endroits.
Le granite et les autres pierres de taille.
La grande valeur des granites vient de leur grande DURETE, qui rend leur polissage très difficile; et par conséquent très coûteux.
On leur préfère, pour le service domestique, les marbres, qui sont d'un prix bien moins élevé et d'un aspect généralement plus riche et plus flatteur. Mais si la dureté des granites est ce qui fait leur prix, c'est aussi ce qui fait leur avantage. Tandis que le marbre se détériore sous toutes sortes d'influences, le granite résiste victorieusement à toutes les injures du temps.
Il mérite d'être considéré comme la pierre monumentale par excellence. Le marbre, quand il demeure longtemps à l' air, se corrode ; le bronze et les autres métaux tentent la cupidité des ravisseurs dans les temps de conquête, et se transforment pour servir à d'autres usages ; les pierres précieuses se brisent ou s'égarent ; les tableaux se rongent ou s'obscurcissent ; les manuscrits et les livres tombent en poussière ; seuls entre tous, les monuments de granite restent intacts, et semblent défier la main du temps qui efface toutes choses.Il n'y a pas dê substance à l'aide de laquelle les hommes puissent plus sûrement communiquer, en dépit de tous les obstacles, avec les générations les plus éloignées d'eux dans la série des âges.
La Bretagne a taillé dans le granite ses calvaires et ses saints et ceux-ci sont immortels ainsi que les dieux de l'Egypte antique. Ce n'est ni sur la pierre commune, ni sur l'airain, ni même sur le marbre, que les peuples doivent écrire leurs noms s'ils veulent le faire en caractères ineffaçables : c'est sur le granite, qui ne prend les empreintes que lentement et à force de peine, mais qui les garde.